dimanche 13 décembre 2009

Johnny Hallyday en coma artificiel

Zones d'ombre autour de la santé de Johnny Hallyday
Johnny Hallyday a-t-il été bien opéré ? Le chanteur, âgé de 66 ans, devait-il entreprendre un long voyage en avion trois jours seulement après sa sortie de la clinique ? Quel est son état de santé aujourd'hui ? Les incertitudes demeurent, jeudi, alors que le rocker est admis depuis le début de la semaine au Cedars-Sinai Hospital de Beverley Hills à Los Angeles (Californie).
Une hospitalisation en urgence qui intervient dix jours seulement après sa sortie de la clinique internationale du Parc Monceau à Paris, où il avait été opéré par le docteur Stéphane Delajoux, le 26 novembre.
D'après les informations recueillies par Le Point, le chanteur a subi dans cet établissement chic de la capitale une intervention chirurgicale pour une hernie discale située au niveau lombaire. Son hospitalisation n'aura duré que deux jours.
Dans un premier temps, l'entourage de Johnny Hallyday, cité par l'Agence France Presse, assurait que le chanteur avait pris l'avion pour Los Angeles le 1er décembre "contre l'avis de ses médecins." Huit heures plus tard, Jean-Claude Camus, le producteur du rocker, rectifiait le tir en assurant que l'artiste avait eu "un feu vert pour prendre l'avion."

Opérations en série

L'intervention parisienne de Johnny Hallyday était prévue de longue date. Le 28 octobre, le chanteur s'en expliquait dans les colonnes du quotidien suisse Le Matin : "En ce moment, je souffre un peu à cause d'une hernie discale. On me fait des piqûres de Voltarène. Je vais me faire opérer le 25 novembre. Une matinée et on n'en parle plus."
Le rocker le plus célèbre de l'Hexagone précisait alors que ce n'était pas la première fois qu'il subissait ce type d'opération. "Je l'avais fait juste avant le tournage du film de Johnny To. Deux jours après, je sautais du deuxième étage", s'amusait-il. Information confirmée au Point par le pdg de la clinique du Parc Monceau, Stéphane Liévain. L'intervention avait déjà été pratiquée par le docteur Delajoux.

Une quinzaine d'années plus tôt, Johnny avait déjà été opéré du dos une première fois.

Communication hâtive

Le chanteur a été réopéré dans la nuit de mercredi à jeudi à Los Angeles pour "des lésions résultant de l'opération du 26 novembre à Paris", selon ses proches. En clair, Johnny Hallyday est aujourd'hui victime d'une infection du "site" opératoire, directement liée à l'opération subie dans la clinique parisienne. Il s'agit d'une infection dite "nosocomiale", c'est-à-dire qui était absente lors de son admission à l'hôpital et qui s'est déclarée pendant le séjour ou dans les jours suivants celui-ci, selon la définition du Conseil supérieur d'hygiène publique de France.
Cette infection peut être bénigne et superficielle, ou grave. À ce stade, rien ne permet de trancher et surtout pas la communication organisée par Jean-Claude Camus. "Les nouvelles de l'état de santé de Johnny Hallyday sont rassurantes : il réagit de façon satisfaisante aux antibiotiques, l'infection est endiguée", assurait mercredi un communiqué du producteur. Quelques heures plus tard pourtant, le chanteur était réopéré. À la clé, des nouvelles moins optimistes de son producteur : "À la faveur de l'hospitalisation de Johnny Hallyday, il a été constaté par les médecins de l'hôpital Cedars-Sinai de Los Angeles des lésions résultantes de l'opération qu'il a subie le 26 novembre à Paris et qui ont nécessité une opération réparatrice la nuit dernière. La situation en l'état est sous contrôle."

"J'aurais formellement déconseillé d'effectuer un tel vol"

Ni Jean-Claude Camus, ni le docteur Stéphane Delajoux n'ont accepté de répondre à nos questions. Une chose est certaine : après une intervention chirurgicale pour hernie discale, la prudence impose d'observer une période de repos. "Après une telle opération, j'aurais formellement déconseillé d'effectuer, aussi rapidement, un vol aérien de douze heures en position assise, nous explique le docteur Gilles Robert, chef de service de neurochirurgie à la fondation Rothschild à Paris. C'est un avis unanimement partagé par les spécialistes de cette pathologie. Mais si le malade n'écoute pas les recommandations des médecins..."
Alors, que risque Johnny ? "Après une intervention comme celle-là, poursuit le docteur Robert, on rencontre deux types de complications infectieuses : une première, redoutable, la spondylodiscite [une infection profonde, au niveau des disques intervertébraux] mais elle ne se déclare pas, habituellement, aussi vite. Elle se soigne, en général par six mois d'antibiotiques et le port d'un corset. La deuxième est beaucoup plus bénigne : quelques jours après l'opération, la cicatrice suppure un peu." Généralement, une telle infection, superficielle, est guérie sous traitement antibiotique simple mais parfois elle nécessite un petit nettoyage chirurgical local. "Mais ce type de complication bénigne n'entraîne habituellement aucune fièvre", ajoute Gilles Robert. Or le producteur de Johnny Hallyday reconnaît que la star est "fiévreuse".
Le moins qu'on puisse dire, faute d'informations précises de Jean-Claude Camus ou de son chirurgien, c'est qu'il est encore très difficile de bâtir un pronostic sur la maladie de notre rocker national.

Le controversé docteur Delajoux

Si peu d'informations circulent sur les conditions de l'intervention, le neurochirugien Stéphane Delajoux qui l'a pratiquée est un praticien connu du tout-Paris qui a connu son baptême médiatique durant l'été 2003. Il avait alors été envoyé par la famille de Marie Trintignant à Vilnius (Lituanie) pour tenter une opération de la dernière chance sur l'actrice qui était mourante.
En septembre 2007, toujours à la clinique internationale du Parc Monceau, Stéphane Delajoux a également opéré la comédienne Charlotte Gainsbourg, victime d'un hématome cérébral.
Si certains le présentent comme un habile opérateur, c'est aussi un praticien controversé qui fut suspendu six mois par l'Ordre des médecins pour escroquerie aux assurances, et a essuyé un blâme pour "un comportement fautif" lors d'une intervention.

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