mercredi 26 novembre 2008

Série d'attentats à Bombay, 80 morts, des Occidentaux en otage

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Au moins 80 personnes sont mortes dans une série d'attaques visant pour partie des lieux fréquentés par des Occidentaux, mercredi soir à Bombay, déclare la police qui parle d'actes terroristes coordonnés.
Des Occidentaux sont retenus en otages à l'hôtel de luxe Taj, l'une des cibles de ces attentats qui ont frappé au moins sept endroits de la capitale financière de l'Inde, rapportent les chaînes de télévision locales.
"On nous fait état de 80 morts et au moins 250 blessés. Beaucoup sont grièvement blessés et le bilan va s'alourdir", a annoncé un responsable de la police au principal centre de contrôle de la ville.
Le Café Leopold, célèbre restaurant de la ville que fréquentent les touristes, figure parmi les sites visés, ainsi que des hôpitaux et des gares.
"Je suppose qu'ils cherchaient des étrangers, parce qu'ils demandaient les passeports britanniques ou américains", a raconté Rakesh Patel, un ressortissant britannique qui vit à Hong Kong et résidait à l'hôtel Taj pour affaires. "Ils avaient des bombes."
"Ils sont arrivés par le restaurant", a-t-il dit à la chaîne NDTV, le visage taché de traces de suie. "Des jeunes, peut-être 20 ans, 25 ans. Ils avaient deux armes."
Les télévisions ont montré les images des halls d'entrée des hôtels cinq étoiles Taj et Oberoi en proie aux flammes et des personnes évacuées de l'hôtel Oberoi avec les mains sur la tête.
Des explosions ont encore retenti jeudi aux premières heures. "Il y a un affrontement dans les deux hôtels. La situation est grave. Nos hommes sont au travail", a déclaré Vilasrao Deshmukh, Premier ministre de l'Etat de Maharashtra, à la chaîne CNN-IBN.
BARRAGES
Le chef de la police de l'Etat, A.N. Roy, a déclaré qu'il s'agissait d'attaques terroristes dans au moins sept endroits à l'arme automatique et à la grenade. Certains agresseurs, a-t-il ajouté, sont encore retranchés dans des bâtiments.
Selon les chaînes de télévision, le chef de l'unité antiterroriste de Bombay, Hemant Karkare, a été tué dans une des fusillades.
Sourav Mishra, un journaliste de Reuters, dînait avec des amis au Café Leopold quand les agresseurs ont ouvert le feu vers 21h30. Il a été blessé et admis à l'hôpital.
"J'ai entendu des coups de feu vers 21h30. Quelque chose m'a touché. J'ai couru et je suis tombé dans la rue. Quelqu'un m'a relevé. J'ai été blessé sous l'épaule", a-t-il dit de son lit d'hôpital.
Des policiers armés ont érigé des barrages autour du lieu des explosions, près du Leopold, et des gens hurlaient. L'épave d'un scooter, les restes d'un store de boutique et du verre brisé étaient éparpillés dans la rue.
Des véhicules et les charrettes des vendeurs ambulants ont servi à empêcher les badauds de s'approcher et des 4x4 de l'armée arrivaient sur place à toute allure.
Des tirs ont éclaté également aux abords d'hôpitaux et dans des gares.
"Ils (les agresseurs) sont entrés dans la zone passagers d'une gare et se sont mis à ouvrir le feu", a dit A.K. Sharma, de la police ferroviaire de Bombay, cité par la télévision.
Un habitant a parlé d'une explosion dans une voiture près d'un aéroport de la ville.
L'Inde a subi une série d'attentats à la bombe ces dernières années. La majeure partie ont été imputés à des islamistes, même si la police a également arrêté des extrémistes hindous.
Bombay a été la cible de certains des attentats les plus meurtriers. Un soir de juillet 2006, sept bombes avaient explosé en l'espace d'un quart d'heure à bord de plusieurs trains de banlieue, à l'heure de pointe, tuant 186 personnes ainsi que l'un des auteurs des attentats.
L'attentat le plus meurtrier jamais commis en Inde, en 1993, avait eu lieu également dans la ville, où 257 personnes avaient alors trouvé la mort.
Les fusillades de mercredi n'ont pas été revendiquées.
Dans une première réaction aux attaques, le département d'Etat américain a déclaré ne pas avoir connaissance de victimes américaines.
Avec les bureaux de Bombay et New Delhi, version française Eric Faye et Jean-Stéphane Brosse

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