mercredi 19 novembre 2008
Le malus annuel sur les voitures très polluantes: un signal symbolique
Le gouvernement a annoncé mercredi une annualisation du malus écologique sur les voitures les plus polluantes, une mesure symbolique concernant surtout des véhicules de marques étrangères, mais qui donne un signal au marché.
Ce malus sera de 160 euros par an pour les véhicules émettant plus de 250 gr de CO2 par kilomètre, selon le projet de loi de finances rectificative présentée mercredi en Conseil des ministres.
Le CO2, notamment émis par les véhicules, est le principal gaz à effet de serre jugé responsable du changement climatique.
L'annualisation du malus sur les voitures les plus polluantes correspond à un engagement du Grenelle de l'environnement.
"On envoie un petit signal supplémentaire sur les véhicules particulièrement polluants," a déclaré la secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet à l'émission "Questions d'info" LCP-France Info-AFP.
Le seuil de 250 gr d'émission de CO2 ne concerne qu'environ 1% des véhicules du marché français, selon le ministère du Développement durable.
Quatre modèles de voitures françaises sont concernés, selon le Comité des constructeurs français automobiles (CCFA) - une Citroën (C6) et trois Renault (une Vel Satis et deux monospaces Espace).
Les voitures qui émettent le plus de CO2 sont généralement de gros 4x4 (Land Rover Range Rover TDV8, Volkswagen Touareg V10, Audi Q7 V8 Quattro), des voitures de sport survitaminées (Lamborghini Diablo, Dodge Viper, Maserati Spyder) ou de prestigieuses limousines (Bentley Arnage), selon l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie (Ademe).
Ce malus annuel est une mesure "symbolique mais qui va dans le bon sens et répond aux attentes du Grenelle", commente à l'AFP Michel Dubromel, en charge du dossier à France nature environnement (FNE - 3.000 associations).
"Nous souhaitons que le seuil de 250 gr CO2/km soit progressivement abaissé à 200 gr CO2/km, puis 180 gr CO2/km, ce qui permettrait au marché de s'adapter" aux contraintes du changement climatique, a-t-il toutefois souligné.
Aujourd'hui sinistré, le secteur de l'automobile aux Etats-Unis a longtemps vécu dans l'euphorie d'un pétrole bon marché, produisant des véhicules surpuissants et énergivores, avant d'être submergé de voitures japonaises beaucoup plus sobres.
Cette mesure écologique intervient alors que l'industrie automobile est frappée de plein fouet par la crise.
Si le seuil avait été abaissé à 160 gr CO2/km "cela aurait été extrêmement pénalisant pour toute la filière automobile française et étrangère", estime François Roudier, porte-parole du CCFA.
Mais avec un seuil fixé à 250 gr CO2/km, ce malus annuel "ne touche que peu de véhicules" et concerne "un marché captif", fait-on remarquer au CCFA.
En juin, Renault avait subi les foudres des écologistes quand il avait lancé son premier 4x4, le Koleos.
Le constructeur français va "à l'encontre de l'histoire" avait alors estimé Greenpeace, soulignant que "les consommateurs recherchent plus que jamais des véhicules peu gourmands en carburant et faiblement émetteurs de dioxyde de carbone".
Les émissions de CO2 de la version la plus polluante du Koleos (175 CV essence) se situent à 237 gr de CO2/km, en dessous du seuil de 250 gr CO2/km justifiant un malus annuel.
Le ministère rappelle par ailleurs que le système du bonus-malus à l'achat d'une voiture est maintenu avec un bonus pour les véhicules neufs émettant moins de 130 gr, pouvant aller jusqu'à 1.000 euros, et un malus pour ceux émettant plus de 160 g CO2/km.
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